Partie II - La perception des couleurs

Publié le par Laure

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        Les couleurs ont pour l’abeille une signification essentielle. D’instinct, elles se poseront, si elles ont le choix entre plusieurs couleurs, de préférence sur les fleurs jaunes et les fleurs bleues. Il est important pour elles d’attribuer des significations aux couleurs, et c’est une chose qu’elle acquièrent avec l’expérience. L’abeille a de telles facultés d’apprentissage et une communication entre congénères tellement développée qu’elle occupe une place privilégiée parmi les insectes. 

 

 

> Le spectre lumineux

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        Nous percevons les ondes longes comme du rouge et les ondes courtes comme du violet. Toutes les autres couleurs sont situées entre ces deux pôles.

        Le spectre des abeilles est décalé par rapport au nôtre. Elle ne voient pas le rouge, mais perçoivent des ondes courtes comme l'ultraviolet que nous ne voyons pas.

Si un objet quelconque, comme une fleur, reflète essentiellement une longueur d’onde qui ne stimule pas sa vision, elle lui apparaît noire.

 

        L'homme possède trois sortes de cellules réceptrices de la couleur, d'une grande sensibilité dans différentes zones du spectre de la lumière. De même l'abeille a une vision trichromatique (3 couleurs). Chaque ommatidie contient neuf cellules réceptrices : quatre sont sensibles au vert, deux au bleu et deux à l'ultraviolet. Par contre l'abeille n'est pas sensible au rouge. Ces huit cellules fournissent à l'abeille une image colorée de son environnement dont le rouge est absent, mais sensible à l'ultraviolet. La 9e cellule est sensible à la lumière polarisée mais ne participe pas à la reconnaissance des formes. 

        Ainsi une champ de coquelicots lui apparaît comme une surface tâchée de noir. Cette perte de sensisibilité au rouge était le prix à payer pour avoir un peu plus de sensibilité à l’ultraviolet, que nous ne percevons pas sans aide technologique.

 

> A quoi la perception de l’ultraviolet lui sert-elle ?

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        Les corolles de beaucoup de fleurs sont dotées de surfaces qui reflètent la lumière ultraviolette. Cela fait apparaître des lignes qui convergent vers le cœur de la fleur où se trouve le nectar. Ce sont des motifs qui l’abeille voit contrairement à nous. Beaucoup de fleurs qui apparaissent jaune à l’homme aparaissent à l’abeille, selon leur aspect en ultraviolet, de couleurs différentes, voire multicolores. Cela permet aussi une différenciation subtile entre différentes sortes de plantes. Les ondes courtes de la lumière solaire lui permettent aussi de s’orienter en vol.

 

> Quand perçoit-elle les couleurs ?

        La manière dont une abeille perçoit une couleur dépend de la longueur d’onde, mais aussi de sa vitesse de vol – une chose qui est à nous autres humains un peu difficile à comprendre.

 

        Prenons un exemple concret :

- Si un humain passe à grande vitesse près d’un champ fleuri, l’image qu’il verra sera floue mais colorée.

- Si une abeille passe à la même vitesse, elle verra des formes non pas floues mais bien définies, mais l’image passera en noir et blanc. Les seuls moments où elle voit les couleurs sont à l’approche des fleurs, à vitesse lente.

 

        La raison à cela, c’est que l’abeille a un petit cerveau qui ne s’encombre pas d’informations inutiles. En vol, l’abeille se préoccupe davantage de chose plus importantes, comme l’identification des obstacles structurant le paysage, ou des indices d’orientation pour reconnaître l’itinéraire. Le but du vol en lui-même a lui aussi une influence : les vols allant de la colonie vers la source de nourriture et ceux inverses sont manifestement différents. Pour une abeille ayant terminé son butinage et rentrant à la ruche, les couleurs n’ont plus d’importance.

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